A quel point les consommateurs sont-ils ouverts au partage de leurs données ?

À l'occasion de la journée de la protection des données, nous examinons comment les assureurs peuvent utiliser les données d'une manière qui profite aux consommateurs tout en respectant leur droit fondamental à la vie privée. Il est intéressant de noter que 70,6 % des consommateurs sont disposés à partager les données liées à leurs bilans de santé avec leurs assureurs en échange d'informations sur le risque qu'ils courent à contracter certaines maladies. Dans cet article, nous considérons les données comme un outil d'autonomisation des individus grâce aux connaissances qu'elles peuvent apporter tant aux assurés qu'aux assureurs.

Un monde connecté signifie plus de données, offrant aux assureurs et à leurs clients la possibilité d’une plus grande personnalisation des produits et services. Les consommateurs peuvent avoir accès à une assurance automobile moins chère en partageant leurs données de conduite et, sur le marché de l’assurance de personnes, le partage des données d’activité peut offrir des récompenses et des incitations aux souscripteurs plus actifs.

Ces avantages ne sont pas uniquement pour le client. Les données de conduite d’un consommateur peuvent être utilisées pour l’aider à comprendre comment il conduit et lui permettre de prendre des mesures pour réduire le risque d’accident. Cela profite à l’assureur en réduisant le nombre de sinistres et entraîne également des améliorations de la sécurité routière. De même, fournir aux consommateurs la motivation nécessaire pour mener une vie plus saine améliorera les demandes d’indemnisation tout en réduisant la pression exercée sur les services de santé.

Plus il y a de données, plus il y a de possibilités, mais également plus il y a de responsabilités. Les assureurs doivent établir la confiance et tenir compte des préoccupations des consommateurs en matière de confidentialité et de la manière dont leurs informations sont utilisées lorsque les propositions sont élaborées sur ces données.

Désireux de partager

Cette année, nous avons demandé aux répondants d’indiquer dans quelle mesure ils se sentaient à l’aise de partager les différentes catégories de données personnelles que les assureurs utilisent généralement pour évaluer les risques et accorder une couverture d’assurance. Dans toutes les catégories, plus des deux tiers (67,7 %) des répondants sont soit très à l’aise, soit à l’aise de partager leurs données (Figure 20).

Le niveau d’aisance est assez équivalent dans toutes les catégories. Les répondants sont moins à l’aise pour partager des informations financières, 40,0 % exprimant un certain degré de malaise. Il est intéressant de noter qu’environ deux tiers des répondants sont à l’aise avec le partage de données télématiques et de données issues d’objets connectés, ce qui va au-delà des données normalement requises pour la souscription.

Dans toutes les catégories, la génération Z est celle dont le pourcentage de répondants se déclarant très à l’aise pour partager leurs données est le plus élevé. Cela reflète probablement le fait que cette génération est tout à fait intégrée dans la consommation numérique (et le partage des données), des réseaux sociaux aux achats en ligne. Les plus jeunes peuvent également avoir peu de déclarations ou d’antécédents médicaux à partager.

Il existe également des différences marquées selon les marchés. Les Français, les Allemands et les Japonais ont toujours et de manière significative été plus réticents que la moyenne à partager des informations sur toutes les catégories de données. À l’inverse, les Chinois, les Malais et les Mexicains ont déclaré être les plus ouverts à l’égard du partage d’informations personnelles.

Incitations à partager

Notre enquête montre que les deux tiers des consommateurs sont à l’aise pour partager leurs renseignements personnels. À mesure que de plus en plus de données seront disponibles, les assureurs et les consommateurs devront mieux comprendre leur valeur. Il peut être essentiel de proposer des incitations pour persuader les clients à partager des données supplémentaires (Figure 21).

Nous avons demandé aux participants de notre enquête à quel point certaines récompenses seraient intéressantes en termes de partage de données, telles que les données télématiques et les données issues d’objets connectés. Les réponses montrent que l’incitatif le plus efficace est une remise sur la prime d’assurance.

Les données peuvent être bonnes pour votre santé

Le secteur de l’assurance de personnes est bien placé pour fournir à ses clients des commentaires utiles sur les informations de santé qu’ils reçoivent pour garantir les risques. Nous avons demandé aux répondants s’ils seraient ouverts à ce que leurs assureurs utilisent les données de leurs bilans de santé pour leur donner des informations quant à leur risque de contracter différentes maladies et affections comme le cancer, le diabète ou une crise cardiaque. 70,6 % des personnes interrogées ont répondu positivement (Figure 22).

Les marchés les plus réceptifs à ces idées sont le Mexique (91,8 %), l’Indonésie (89,0 %) et l’Inde (88,0 %). Ceux qui acceptent le moins la proposition sont la France (48,5 %), l’Allemagne (51,8 %) et la Chine (53,9 %).

Parmi ceux qui ont répondu positivement, une grande majorité (95,7 %) a déclaré qu’ils seraient prêts à suivre des conseils sur la façon de réduire le risque de maladie. Une proportion aussi importante de personnes disposées à prendre des conseils de santé auprès de leur assureur suggère que ces personnes bénéficient déjà d’un niveau de confiance élevé. À mesure que de plus en plus de données deviennent disponibles, il conviendra de s’appuyer sur ces bases de confiance pour développer des propositions attrayantes.

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